Paroles de l’adieu,
Je les dirai avec des larmes
Ecrites sur une portée de rayons de lune
Et tant pis si le vent les boit
Elles laisseront place au scintillement des dunes
A moins qu’elles ne se fixent,
Valeurs incertaines,
Sur la porte étroite des voleurs de lettres.
Tu liras la nouvelle
Et tu me reconnaitras.
Tu sais bien, ô ! mon aimée
Que je pillais la moelle des mots,
Et qu’avec des guenilles ou des oripeaux
J’habillais la triste réalité de lumières.
Tu sais bien, ô ! mon aimée
Que je savais pour toi,
Jeter des échelles de rêve
Contre les murailles de l’infini…
Don Quichotte des sables,
Avec pour seule arme ma takouba,
J’allais puiser dans la guelta
Le miroir de tes yeux
Avec l’espoir d’y mettre le feu.
Paroles de l’adieu.
Si je ne dois plus te voir,
Qu’on me crève les yeux.
J’irai, la démarche incertaine,
Te chercher dans le noir,
Et ma voix, sans haine,
Dira à la terre entière
Mon interminable calvaire .