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Oasis


Mes yeux brûlent Pleins des oasis du Kawar Retrouvées dans les tréfonds de ma mémoire. Djaba, Djado, Séguedine ou Fachi où je me suis endormi, De la première à la dernière étoile, Contre une fille fraiche et rieuse,Enveloppée dans ses voiles,Liane experte et généreuse.
Mes yeux brulés Comptent les oasis du Kawar, Parures d’émeraude et de malachite Posées sur l’or des dunes éblouiesQui soudain s’agitent Comme des femmes offertes, La chaire épanouie et les seins qui palpitent, Prêtes à se donner sur un lit d’infini.
Mes yeux brulant Caressent les oasis du Kawar, Filles des sables oubliées, Vastes citadelles abandonnées Parcourues par les caravanes de sel Qui blanchissent le ciel Où disparaissent les repères Pour ne laisser place qu’au désert.
Mais le soleil fou se met à danser,Il pose un voile de feu Sur mon litham lacéré Par le sable et par le vent, Par tout ce temps passéA éponger ma sueur desséchéeEt à espérer qu’une femme viendra par làEt penchera sa gerbaSur mes lèvres assoiffées.
Mes yeux chauffés à blanc Par les Oasis du Kawar Se fondent dans les dunes Soulevées par le vent en vagues d’espoir .Alors, avant que ma mémoire Se vide de tout souvenir, Je suivrai le vol de la tourterelle Telle la divine Antarès,Puis, avant de repartir et me servant de guide,J’entendrai le chant de ma belle Porté par l’amiskin d’Agadès.
Amiskin : Mosquée

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